lundi 14 novembre 2016

Je fatigue, tu regardes ailleurs

C’est un sondage, réalisé par Internet, du 21 au 25 octobre, auprès de 1 002 personnes.
Ce sondage "Les Français, la démocratie et ses alternatives" a été réalisé par les sociétés Ipsos-Sopra Steria et commandé par Le Monde, l’Institut Montaigne et Sciences Po.





Ce que j’en retiens :
1 – Les partis politiques, les syndicats et les médias sont un frein à l’amélioration de la situation en France.
2 – L’attachement à la démocratie est moindre, avec un pic pour les moins de 35 ans qui estiment que d’autres systèmes politiques peuvent être aussi bons que la démocratie.
3 – L’adhésion à un scénario de gouvernement "autoritaire" est plébiscitée par 35 % des moins de 35 ans, en deuxième position derrière les 60 ans et plus, avec une surreprésentation chez les employés et les ouvriers.

Le Monde écrit "La grande fatigue démocratique des Français".

La fatigue, selon Wikipédia, est un état résultant de contraintes physiologiques ou psychologiques aboutissant à une diminution des performances physiques ou cognitives. La fatigue physiologique est réversible avec la mise au repos, qui restaure un niveau normal de performances. La fatigue psychique se manifeste par une baisse de l’attention et de la concentration.
 Au niveau sociologique, l’accélération des rythmes de vie inhérents aux sociétés modernes accentue ce phénomène de fatigue. Ainsi, la fatigue peut être vue comme une désadaptation à l’environnement.

Nous y sommes. Notre fatigue est une désadaptation à la démocratie moderne. Elle provoque une croissante mise à distance, un désintérêt. Nous vivons une sorte de premier amour déçu ou non consommé pour cette démocratie et ses acteurs.

Peu à peu, aussi lentement que sûrement, le brouhaha des radios et des les téléviseurs laisse la place au silence.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, le gribouillis prospectif des enquêtes d'opinion laisse la place à l'instant présent.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, la publicité et les toujours nécessaires achats des lundis, mardis, mercredis jeudis, vendredis, samedis, dimanches et des jours fériés laissent la place à la joie simple et non marchande d'un bout de nature.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, la voix singulière des hommes et femmes politiques devient inaudible et laisser la place au murmure du plus grand nombre.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, l'appât du gain et la compétition qui dévorent notre cerveau laissent la place à la gratuité et à la coopération.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, nous lâchons ce qui nous fait être, vivre, aimer, accepter, faire par rapport à l'autre.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, nous perdons l'envie d'affirmer sur l'autre un quelconque sentiment de supériorité, un quelconque besoin ou intérêt de domination qu'il soit politique, religieux, social…
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, les nombreux objets que nous affectionnons, les lieux que nous fréquentons, les comportements et postures que nous adoptons au quotidien n'ont plus lieu d'être.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, l'orgueilleux "moi-j'ai raison" se meurt et le système économique, politique, social qui s'en nourrit agonise.
Peu à peu, aussi lentement que sûrement, l'être prend le pas sur la flatterie de l'égo et le bonheur survient.

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